Le passeport chinois représente un indicateur révélateur de l’influence géopolitique de la Chine sur l’échiquier mondial. Son classement reflète non seulement la puissance diplomatique du pays mais aussi ses relations internationales. Examinons où se positionne ce document de voyage dans les classements mondiaux et ce que cela révèle sur la place de la Chine dans les relations internationales contemporaines.
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TogglePosition actuelle du passeport chinois dans les classements mondiaux
Le passeport chinois occupe une position intermédiaire dans le Henley Passport Index, l’un des baromètres les plus reconnus pour évaluer la « puissance » des passeports. En 2025, ce document de voyage permet aux citoyens chinois d’accéder sans visa préalable à environ 80 destinations dans le monde, ce qui le place aux alentours de la 65ème position mondiale.
Cette position contraste fortement avec les passeports les mieux classés comme ceux du Japon, de Singapour ou des pays européens qui permettent d’accéder à plus de 190 destinations. Par exemple, le classement du passeport russe montre également des limitations similaires bien que pour des raisons géopolitiques différentes.
Voici un tableau comparatif montrant l’évolution du classement du passeport chinois :
Année | Position dans le classement mondial | Nombre de destinations accessibles sans visa |
---|---|---|
2015 | 85 | 45 |
2020 | 70 | 70 |
2025 | 65 | 80 |
On observe une progression constante mais modérée du passeport chinois au fil des années, reflétant les efforts diplomatiques de Pékin pour faciliter les déplacements de ses ressortissants. Cette amélioration s’inscrit dans la stratégie d’ouverture progressive de la Chine, malgré des restrictions qui demeurent importantes comparées aux grandes puissances occidentales.
Comparaison avec les passeports des grandes puissances mondiales
L’analyse comparative du passeport chinois avec ceux des autres grandes puissances révèle un écart saisissant qui persiste malgré l’influence économique croissante de la Chine. Alors que le passeport français permet d’accéder à plus de 190 destinations sans visa, celui de la Chine reste limité à moins de la moitié de ce nombre.
Les disparités entre passeports reflètent souvent les relations diplomatiques bilatérales et multilatérales. Pour la Chine, certaines tensions géopolitiques avec des pays occidentaux limitent l’extension des privilèges accordés à ses citoyens en matière de mobilité internationale.
Voici comment se positionnent les passeports des grandes puissances en 2025 :
- Pays européens et Japon : accès à 190+ destinations
- États-Unis et Canada : accès à 180+ destinations
- Émirats arabes unis : accès à 175+ destinations (belle progression ces dernières années)
- Brésil et Mexique : accès à 170+ destinations
- Chine : accès à environ 80 destinations
Cette hiérarchie illustre comment la liberté de mouvement reste inégalement répartie entre les citoyens des différentes puissances mondiales. Pour la Chine, cette situation constitue un défi diplomatique majeur dans sa quête de reconnaissance comme superpuissance globale.
Facteurs influençant le classement du passeport chinois
Plusieurs éléments déterminent la position du passeport chinois dans les classements internationaux. D’abord, les considérations de sécurité jouent un rôle prépondérant, de nombreux pays imposant des restrictions d’entrée aux ressortissants chinois par crainte d’immigration illégale ou pour des raisons de sécurité nationale.
Les relations diplomatiques bilatérales constituent un autre facteur déterminant. La politique étrangère chinoise, parfois assertive sur certains dossiers comme la mer de Chine méridionale ou Taiwan, peut limiter les accords d’exemption de visa avec certains pays. À l’inverse, la diplomatie vaccinale déployée pendant la crise du Covid-19 a permis à la Chine de renforcer ses liens avec plusieurs nations, notamment en Afrique et en Amérique latine.
La dimension économique joue également un rôle crucial. La Chine utilise sa boîte à outils export et ses investissements massifs à l’étranger, notamment via l’initiative « Ceinture et Route », pour négocier des facilités de déplacement pour ses citoyens. Cette stratégie a porté ses fruits avec plusieurs pays partenaires commerciaux qui ont assoupli leurs conditions d’entrée pour les ressortissants chinois.
Enfin, les considérations de réciprocité influencent fortement le classement. La Chine maintient elle-même des procédures d’obtention de visa relativement strictes pour de nombreux pays, ce qui limite la volonté de ces derniers d’offrir des exemptions aux citoyens chinois.
Perspectives d’évolution du passeport chinois
L’avenir du passeport chinois s’annonce sous le signe d’une amélioration progressive mais limitée. Les experts prévoient que son classement continuera de s’améliorer à mesure que l’influence économique chinoise s’étend dans le monde, particulièrement dans les régions où la Chine investit massivement comme l’Afrique et l’Asie du Sud-Est.
L’initiative d’accords régionaux, notamment avec les pays de l’ASEAN, devrait faciliter davantage la mobilité des citoyens chinois dans leur région immédiate. De même, les partenariats stratégiques avec des pays d’Amérique latine et d’Afrique ouvrent progressivement de nouvelles destinations sans visa pour les détenteurs du passeport chinois.
En revanche, des obstacles structurels persistent. Les tensions géopolitiques avec les États-Unis et certains alliés occidentaux limitent les perspectives d’amélioration rapide du classement. De surcroît, les préoccupations liées à l’immigration et à la sécurité continueront probablement de restreindre l’accès sans visa des citoyens chinois à de nombreux pays développés.
En définitive, le classement du passeport chinois reflète l’équilibre complexe entre la puissance économique grandissante de la Chine et les réticences politiques persistantes à son égard sur la scène internationale.